Université des aînés de langue française de Berne (UNAB)

Digital Seniors 2020

 

Utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) par les personnes de 65 ans et plus en Suisse
Centre de gérontologie de l'Université de Zurich
Alexander Seifert, Tobias Ackermann, Hans Rudolf Schelling
Éditions Pro Senectute Suisse, septembre 2020

Contexte

L’offre en matière de communication et d’information se concentre de plus en plus sur Internet. En Suisse aussi, l’utilisation d’Internet est en constante augmentation depuis 1997. Si elle connaît une forte hausse chez les personnes jusqu’à 64 ans, l’utilisation reste un peu en retrait dans le groupe d’âge des 65 ans et plus. Partant de ce constat et mue par la volonté d’en apprendre davantage sur l’utilisation d’Internet par les 65 ans et plus, Pro Senectute Suisse a lancé une première étude d’investigation représentative en 2009, à l’époque sur mandat de la Confédération. L’étude s’est poursuivie par la réalisation d’une deuxième enquête en 2014. Désireuse de pousser plus loin les recherches, plus particulièrement en ce qui concerne l’usage des services numériques et des offres de cybersanté, et d’établir une comparaison annuelle des chiffres de l’utilisation globale, Pro Senectute Suisse a commandé une nouvelle étude sur ce thème en 2019. La présente enquête est la troisième réalisée dans le cadre de l’étude sur les tendances Digital seniors (« Les seniors et Internet »).

Méthodes

Par l’intermédiaire d’une enquête téléphonique et postale représentative (dans toutes les régions linguistiques), un total de 1149 personnes âgées de 65 ans et plus ont été interrogées sur elles-mêmes, sur leur utilisation des technologies et des médias, ainsi que sur leur attitude à l’égard des services numériques. Les participants à l’enquête sont aussi bien des personnes qui utilisent Internet que des personnes qui n’utilisent pas elles-mêmes Internet.

Résultats

Les données pondérées donnent un rapport actuel de 74 % d’internautes, c’est-à-dire les personnes de 65 ans et plus qui utilisent Internet, et de 26 % de non-internautes, c’est-à-dire les personnes qui n’utilisent pas Internet. Le pourcentage d’internautes a donc presque doublé par rapport à la première enquête en 2009. Il existe d’importantes différences, sur le plan statistique, entre les internautes et les non-internautes concernant leur âge et leur niveau de formation. Outre ces caractéristiques, ce sont surtout les affinités avec la technologie, la facilité d’utilisation et l’évaluation personnelle de l’utilité qui favorisent l’utilisation d’Internet. Dans le cadre de l’enquête actuelle, il a aussi été possible d’étudier pour la première fois l’utilisation de services numériques et d’applications de cybersanté (représentées ici par les applications de santé). Il ressort de l’enquête que peu de personnes utilisent jusqu’ici des applis de prévention ou de contrôle de la santé sur les smartphones ou les tablettes, mais que des potentiels deviennent néanmoins visibles. Les résultats indiquent aussi que bon nombre des personnes interrogées utilisent des services très répandus, comme les distributeurs d’argent ou les automates à billets pour transports publics. Il n’en va pas de même pour les applications plus récentes, comme les caisses en libre-service ou les paiements sans contact, qui sont plutôt utilisés par les internautes. Les deux groupes indiquent toutefois rencontrer des problèmes en utilisant ce type de services : certaines personnes ont par exemple de la peine à utiliser les automates à billets pour transports publics. Les internautes se sont montrés plus d’accord que les non-internautes avec les affirmations concernant les avantages que procurent les services numériques. Ces réponses suggèrent que les internautes voient plus d’avantages dans les services numériques que les non-internautes.

Conclusion

Dix ans après la première enquête, il apparaît que l’écart se réduit entre les plus âgés et les plus jeunes en ce qui concerne l’utilisation d’Internet. À l’ère de la transformation numérique, qui se manifeste entre autres par le développement de services numériques et de technologies en libre-service, l’enquête actuelle révèle cependant que le défi de l’apprentissage et de l’usage des nouvelles technologies par les personnes âgées reste toujours d’actualité ; les seniors n’utilisent pas les innovations techniques actuelles avec une même intensité que les plus jeunes, alors que ces technologies ne cessent de gagner en importance dans la société.

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